CE COMMENTAIRE de Cécile Vaissié à propos de sa rencontre avec Tania Frolova et le Teatr KnAM, le 14.12.2012 à l'occasion de la Journée d'études Université Lyon 2 "LES PUSSY RIOT ET LES AUTRES" à laquelle elle participait :
"Encore sous l'impression incroyablement forte de la rencontre, hier, avec les gens du théâtre KnAM, de Komsomolsk sur l'Amour (neuf heures d'avion vers l'Est à partir de Moscou). Tania Frolova, la metteuse en scène, et deux de ses comédiens. Des gens bien, droits, créatifs, avec tout en place sur le plan intellectuel. Pas de chichi, pas de "nose up", pas de fausse modestie, pas de trucs tordus: des gens qui savent ce qu'ils font et pourquoi ils le font. Ils décrivent une région sinistrée, dont les habitants font partir leurs enfants, parce que la vie est trop difficile. Alors les jeunes partent, pour la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis, l'Europe, Moscou, voire la Chine. Et Tania et sa troupe explorent l'histoire de leur ville, construite non par des komsomols enthousiastes, mais par des détenus politiques, dans les années 30. Et eux mêmes sont les enfants ou les petits-enfants de tels détenus, et "marchent sur les os" des prisonniers morts d'épuisement. Alors, sur scène et/ou dans les rues, ils rappellent ce qui s'est passé et que tous ont oublié, parce que les autorités ne veulent pas parler de ce passé, et, dans leur petit théâtre du bout du monde, ils font le lien entre ces purges des années 30 et les arrestations d'aujourd'hui. Ils font faire du théâtre aux enfants des orphelinats et ils explorent dans un spectacle la "guerre en Tchétchénie" que chaque Russe a désormais en soi. Des artistes. Des intellectuels. Des citoyens. De très très belles personnes."
"Encore sous l'impression incroyablement forte de la rencontre, hier, avec les gens du théâtre KnAM, de Komsomolsk sur l'Amour (neuf heures d'avion vers l'Est à partir de Moscou). Tania Frolova, la metteuse en scène, et deux de ses comédiens. Des gens bien, droits, créatifs, avec tout en place sur le plan intellectuel. Pas de chichi, pas de "nose up", pas de fausse modestie, pas de trucs tordus: des gens qui savent ce qu'ils font et pourquoi ils le font. Ils décrivent une région sinistrée, dont les habitants font partir leurs enfants, parce que la vie est trop difficile. Alors les jeunes partent, pour la Nouvelle-Zélande, les Etats-Unis, l'Europe, Moscou, voire la Chine. Et Tania et sa troupe explorent l'histoire de leur ville, construite non par des komsomols enthousiastes, mais par des détenus politiques, dans les années 30. Et eux mêmes sont les enfants ou les petits-enfants de tels détenus, et "marchent sur les os" des prisonniers morts d'épuisement. Alors, sur scène et/ou dans les rues, ils rappellent ce qui s'est passé et que tous ont oublié, parce que les autorités ne veulent pas parler de ce passé, et, dans leur petit théâtre du bout du monde, ils font le lien entre ces purges des années 30 et les arrestations d'aujourd'hui. Ils font faire du théâtre aux enfants des orphelinats et ils explorent dans un spectacle la "guerre en Tchétchénie" que chaque Russe a désormais en soi. Des artistes. Des intellectuels. Des citoyens. De très très belles personnes."
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